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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 22:27

canigou-titre.gif

canigou.jpg

 

CLGEN
DOS
NOM
CLCAT
CAT
SEXE
CLUB
LICEN
NAT
TEMPS
MOYM
MOYK
487
39
ANNICCHIARICO EMMANUEL
11
V3M
M
CAP EN LUBERON
 
FRA
"05h53'19"""
10,40
5,604
488
151
BRUNIER RENE
162
V1M
M
CAP EN LUBERON
 
FRA
"05h53'19"""
10,40
5,604
489
70
BAYSE SAMUEL
220
SEM
M
CAP EN LUBERON
 
FRA
"05h53'20"""
10,40
5,604
692
736
SALETES JEAN LOUIS
81
V2M
M
CAP EN LUBERON
 
FRA
"07h10'18"""
13,00
4,601

Dimanche 5 août 5h45, le reveil sonne après une nuit un peu agitée. C'est le grand jour, Canigou nous voilà !!!
La course va être longue, je décide de prendre un petit dèj complet: céréales, fromage blanc, banane, tant si ça pèse un peu pour lespremiers Kilomètres. 6h15, les filles nous quittent pour rejoindre le refuge de Marialles à pied, on n'a pas si souvent la chance d'avoir des supportrices aussi motivées: il leur faudra marcher 1h30 avant de rejoindre ce petit col paradisiaque de Marialles. 

Canigou--1-.JPG6h40, nous quittons le gîte pour rejoindre la ligne de départ, Jean Louis est tendu...

7h00, le top est donné, près de 800 coureurs partent à l'assaut du Canigou. Les premiers kilomètres sur route offrent une déclivité modeste, on s'échauffe tranquillement, Sam à des fourmis dans les jambes, il faut un peu le retenir.
Hameau de casteil: on quitte définitivement la route pour un sentier qui va nous conduire au col de Jou, Jean-Louis a du mal à prendre le rythme. L'arrivée au Col de Jou fait suite à un passage raide, on reprend notre souffle au ravito; ne pas négliger le ravito, je mange un morceau de pastèque. La voiture des filles est là, elles nous attendent plus haut. 

Canigou--2-.JPGEn route donc vers Marialles!!  Nous reprenons le sentier qui grimpe raide, le rythme est calé sur celui de Jean-Louis. Brusquement, au détour d'un virage, dans une partie assez difficile, on a perdu Manu... Jean_Louis nous rassure: Manu fait une pose "technique". On va l'attendre pendant que Jean-Louis poursuit l'ascension. Peu après, on rejoint la piste carrossable, on devrait pouvoir reprendre une cadence de course plus soutenue. Nous parcourons les quelques kms de piste qui nous séparent de Marialles tantôt en trottinant, tantôt en marchant: Chacun essaie à sa manière d'encourager et de réconforter Jean-Louis. 

Nous arrivons enfin à Marialles sous les encouragements des filles,Karine fait un bout de chemin avec nous jusqu'au ravito. Nous avons franchi 1000m de dénivelé, il ne reste plus que 1200m !! Le temps d'engloutir quelques morceaux de pastèque et nous repartons.





Canigou--4-.JPG

Le sentier que nous suivons maintenant est très agréable, moins pentu, il ressemble à ces sentiers de montagne, assez étroits et caillouteux mais faciles. Le paysage s'ouvre à nous, j'en oublie qu'on est sur une course. Jean-Louis n'est vraiment pas dans le coup, il souffre pour suivre le rythme, on sent qu'il vit un calvaire. Il nous demande à plusieurs reprise de ne plus l'attendre, qu'il nous fait perdre notre temps, bon sang on a pourtant décidé de courir en groupe!! On finira pourtant, Manu, Sam et moi, par céder à ses injonctions, non pas pour faire un chrono mais parce qu'on sent qu'il gèrera mieux son effort seul et on le sait suffisamment solide mentalement pour aller au bout (arriver à finir cette course est déjà tout à fait honorable !!). Son "décrochage" est d'autant plus regrettable qu'on avait décidé de lui fêter son anniversaire au sommet. Je trimbale pour cette occasion une petite bouteille de champagne dans mon sac. Tant pis, on l'ouvrira à l'arrivée. Il est bien entendu hors de question d'utiliser cet argument pour motiver Jean-Louis. 


Canigou--5-.JPGEntre Marialles et cabane Arago, nous prenons donc lentement notre rythme et nous dépassons régulièrement d'autres coureurs. Cette partie de parcours sera pour moi la plus facile avec une réelle impression de légèreté dans la foulée à tel point que l'arrivée au ravito de la cabane Arago sera une vraie surprise: déjà là ?  Plein d'eau, pastèque, un gel et en avant ! Nous apercevons maintenant le sommet, nous devinons les concurents qui y sont déjà et nous prenons surtout conscience des 800m de dénivelé qu'il reste à monter!! Partis confiants en petite foulée sur les pentes raides du plan de Cadiz, on décide au même moment et sans concertation préalable de "lever le pied" tellement ce qui se présente devant nous semble énorme. 


Canigou--6-.JPGPlus on s'approche, plus la cohorte humaine qui serpente sur les pentes du Canigou est visible; elle nous permet de distinguer très nettement le chemin qui conduit à la délivrance. 
Pourtant, nous sommes rapidement au pied des pentes raides, contraints de suivre un rythme un poil "lent" sur un sentier très étroit où les dépassements sont difficiles; tout compte fait on est en phase de récupération ici, on aurait pu forcer davantage plus bas!!

Ca y est, on attaque la fameuse cheminée !!  Une partie très raide, un petit niveau III/IV pour les grimpeurs avertis, véritablement embouteillée, on n'avance plus. Plus à l'aise sur ce terrain que Canigou--7-.JPGSam et Manu, et parce que je perds patience, je quitte l'axe central et j'emprunte les côtés droits ou gauche suivant l'inspiration. Ma vitesse de progression s'accroît considérablement et j'atteins le sommet quelques 7 mins avant mes comparses, ce qui me laisse le temps d'admirer le paysage: fabuleux !! Impressionnant de voir ce petit village en bas qui est tout à la fois le point de départ et le point d'arrivée de cette course décidément pas ordinaire. La radio des organisateurs crache les nouvelles de la vallée: le second vient d'arriver après 3h30 de course; tiens, c'est vrai, il est 10h30, je prends conscience de l'heure. On avait estimé arriver au sommet en 3h00; pas grave !! on est là, en bon état et c'est ce qui compte pour la suite. Pas de pastèque ici, je prends un gel, un verre d'eau et quelques photos. Une photo avec Sam, Manu et la croix plus tard, et nous repartons en laissant derrière nous une pensée pour Jean-Louis.




Quel plaisir cette descente après la montée interminable. Sam prends un rythme d'enfer, il saute de marche en marche comme un cabri, je lui conseille de s'économiser en contournant les difficultés et en choisissant ses trajectoires. La descente va être longue, "la course commence au sommet" disait Jean-Louis. Curieusement, nous croisons pas mal de piétons de ce coté plus accessible !!!
Après un petit lac, le ravito du Refuge des Cortalets nous attends. Chouette, de la pastèque !! Manu nous rejoins, il avait pris le temps de manger une barre de céréales au sommet. Les premiers signe de fatigue apparaissent: petites douleurs aux cuisses pour moi, ampoule pour Sam. Rien de grave, on repars bien sûr !!
La montre de Sam sonne après 4h40 de course: c'est l'heure à laquelle il avait prévu d'arriver; il nous reste encore une bonne douzaine de kms, qu'on estime pouvoir boucler en 1h00.
La descente plaisir des premiers kms va progressivement céder place à la descente souffrance, il y a très peu de répit: ça descends, ça descends, et ça descends encore... je garde l'oeil rivé sur l'altimètre de mon GPS: encore 1500m, encore 1200m... pourtant, malgré la souffrance, nous dépassons régulièrement des concurrents, c'est très encourageant.

Arrivée au refuge de Balatg (du moins je crois), il y a un ravito avec pastèque!! Je demande 1 min de pose pour m'étirer Canigou-8-.JPGles cuisses; ils n'ont donc jamais mal ces deux là ??? Et ça repart, plus que 800m, plus que 700m, les cuisses me brûlent de plus en plus, j'essaie de suivre le rythme mais j'ai maintenant beaucoup de difficultés. J'ai peur de LA crampe, celle qui te bloque sur place et qui transforme la fin du parcours en cauchemar; j'essaie de gérer ma descente au mieux en m'efforçant de maintenir une vitesse honorable. On double quelques éclopés ce qui m'incite à davantage de prudence. La chaleur s'en mèle maintenant, Je bois beaucoup (trop??) pour alléger mon sac. La bouteille de Champ est toujours là qui pèse, je m'imagine déjà déguster les quelques gouttes tièdes qu'on pourra récupérer après l'ouverture, c'est qu'elle a été bien secouée celle là !! Tiens! une portion de piste assez plate; je récupère un peu. Puis ça repars de plus belle, ça ne finira donc jamais ? coup d'oeil au GPS, encore 400m, 300m, je ne sais plus, ral le bol... Pourtant le parcours devient plus agréable, on reprends un petit sentier en transversale, on coupe un torrent -un peu d'eau fraîche sur le crâne en guise de clim, c'est agréable- , on a même droit à quelques montées. En fait on s'en serait bien passé, même si c'est de la rigolade après ce qu'on vient de faire. Je sens les crampes en ambuscade qui guettent le faux pas, j'entends Manu qui se plaint de la côte et quelque part ça me réconforte de savoir que je ne suis pas le seul à souffrir. Heureusement, je refoule ce sentiment aussitôt: comme si la souffrance d'un autre pouvait diminuer la mienne!!! Je dois manquer d'oxygène pour en arriver là. Allez concentre toi sur tes jambes !!

Le village se rapproche, on arrive à un ravito au bas d'un grande côte bien raide, l'angoisse!! On avait décidé de ne pas s'arréter (je ne saurais donc pas s'ils avaient de la pastèque...). Sam, qui est devant, demande où est la suite du parcours en montrant le mur face à nous... j'ai envie de m'arrêter ici... Mais non! la suite est là, sur votre gauche, plus que 2,5kms de descente jusqu'au village !!! 2,5kms, j'essaie d'imaginer... c'est la distance qui sépare ma maison de Cucuron.. ah ouais, facile alors !!! Miraculeusement, je retrouve mes jambes. Les premières maisons sont en vue, quelques encouragements de ci, de là. Un gamin du pays nous accompagne et nous fait la causette, sympa. Il nous apprendra notament que "vous avez eu de la chance avec la météo, avant-avant-hier il a plu sec !!" Fichtre, on a effectivement eu de la chance!!

Je reconnais le parking où on s'est garé hier, plus que 300m, on y est !!! Jean-Christophe, venu en éclaireur, signale notre arrivée aux filles qui nous attendent depuis presque 1 heure. 'Scusez, on a un peu de retard !!

sitdriver.jpg12h53'19", on franchi la ligne d'arrivée main dans la main. La notion d'équipe a tenu bon! Encore une pensée pour celui qu'on a laissé derrière, puis ce sont les retrouvailles avec tous ceux qui sont venus nous attendre, les filles, les parents, Jean-Christophe et Florence. Quelques informations rassurantes au sujet de Jean-Louis qu'on imagine quelque part dans la descente, "pas très loin, il ne devrait pas tarder..." 
14h10', le voilà ! pas si marqué que ça mais déçu bien sûr.

Après le repas traiteur pris sur place, nous rejoignons le gîte pour une douche bien méritée. Le champagne est au frais, on le partagera avant de se séparer pour célébrer l'anniversaire, la victoire, la journée, le Canigou, l'amitié, on ne sait plus... Une chose est sûre: cette journée fait partie de celles qui comptent dans une vie !! et certains pensent déjà à la revanche de l'année prochaine... 
René.
Retrouvez d'autres photos ici  http://lapierretrouee.chez-alice.fr/imgcol.htm

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